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 Communauté_Beuzec

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Pierre le fût




Messages : 144
Date d'inscription : 01/02/2012
Localisation : Bro naoned

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MessageSujet: Communauté_Beuzec   Communauté_Beuzec EmptyJeu 12 Juil - 10:37

Z'ont l'air bien...z'ont d'la bouteille. Encore du monde à rencontrer, ils doivent en connait' des choses!

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Beuzec

L’histoire d’ici notre histoire comment j’pourrais t’la raconter ?
Chacun l’a vécue sous son angle, chaque instant elle a été réinventée.
J’peux essayer d’t’en dire des bribes, déjà j’sais pas par où commencer.
Peut-être quand Evelyne il y a 16 ans est venue là s’installer
A senti comme une urgence
De créer un lieu d’silence
A vu l’image d’une maison ronde au toit d’paille et s’est lancée
A tout lâché a tout quitté, mari, maison, tous ses objets
A fait la chasse aux habitudes, a fait construire et s’est posée

Ici
cherchant la présence de l'instant
Jouant avec ses enfants
Explorant
Discrètement
Tous les petits recoins
La mare, l’arbrosaure, les chevreuils, la forêt des lutins
Toujours dispo à chaque visite et déjà sans qu’elle sache pourquoi
Déjà y’en avait plein
A v’nir s’asseoir auprès du feu dans la chaumière
A parler, sentir ici de quelle manière
On vit on danse on s’harmonise
On veille à l’ambiance et à c’qu’y a d'beau dans l’air.

C’est comme ça qu’un jour est arrivé Julien
Et qu’ensemble ils ont construit le four à pain.
Ils en ont accueilli des gens à c’t’époque là
Pour le pain pour la chaleur, les tisanes et les pizzas.
Si vous saviez dans la région tout l’monde qui s’y est rencontré
Vous n’en reviendriez pas moi j’en connais pas la moitié.
Y'a que la vie a fait qu'ces deux-là s'sont séparés
Et que dans cette division plein d’humains s’sont éloignés.

Mais dans ce vide y’a eu la place pour une autre génération,
Une deuxième vague d’humains
Qu’ont voulu continuer l’pain
Et qu’ont créé la Ruche une nouvelle association
Où l’idée c’est qu’t’es abeille
C’est que tout l’monde s’active
Pour l’plaisir d’être ensemble.

Et tout ça n’a pas fait que du bon pain
Parce que quand t’as les mains dans l’même pétrin
Des idées qui jaillissent y’en a plein.
Alors très vite en face ils ont acheté un terrain
Zone ouverte à nos projets, nos rêves, nos idées.
Au départ c’était verger, potager, école et ateliers
D’artistes et d’artisans et plein d’autres qui ont fusé.
Et puis déjà au fond d’nos rêves on pensait à un chapiteau
Sans trop oser le formuler, on se disait ce s’rait trop beau.

Quand pour l’terrain le proprio avait dit oui au téléphone,
Le cri de joie c’était un « ouah » dans toute la maison qui détonne.
Après y’a eu des fêtes pour finir de l’payer,
Et aussi pour que s’rencontrent tous nos potes et potes de potes
Et tous ceux qu’avaient entendu parler
De c’nouveau lieu qui se créait là-bas au bout dans l’Finistère
Le lieu où comme on dit chez nous on a fini de s’taire.


Moi les premières années je savais pas trop c’que j’faisais
Ici mais je sentais que c’était là que je devais rester.
Quand on m’demandait j’étais incapable d’expliquer.
« On est là on est bien mais vous savez on n’a pas de projet
Mais des rêves plein la tête, ça on en fait toute la journée. »

Maintenant après sept ans j’peux plus t’en dire sur c’qu’est d’jà fait
Potager, verger, école, toujours le pain
Et même le chapiteau qu’on croyait pas et qu’a été construit par Alain.
Et puis surtout des amitiés des hauts des bas et la Présence
Qu’on cherche à chaque instant, c’est pour ça qu’y a la forêt du silence.

Maintenant j’peux plus te dire l’esprit du lieu
Même si ça change tout l’temps y’a des trucs clairs qu’on fait, qu’on est, qu’on veut
Comme la présence à chaque brin d’herbe à chaque insecte à chaque oiseau à chaque pensée à chaque parole
Comme la conscience que quand t’arrives quelque part c’est
Comme une grande symphonie où c’est à toi de prendre ton rôle.

Moi j’aime ça mais des fois c’est pas facile de le défendre
Alors s’te plaît crois pas qu’j’t’aime pas quand c’est qu’j’sais pas comment m’y prendre
Pour te dire toute la beauté de c’que t’as pas vu avant d’entrer,
De toute cette belle intimité que depuis tant de temps on a partagée.

Alors s’il te plaît rentre et n’oublie pas d’te déchausser les pieds
Écoute la symphonie qu’ici chaque instant on écrit
Ses hésitations, ses solos, ses refrains, ses dissonances, ses moments piano et ses temps pleins.
Trouve-s-y ta place trouve-s-y ton rôle,
Sans être d’accord accorde-toi,
Tu peux aussi être spectateur, que ton regard augmente notre foi
Tu peux aussi choisir une autre musique, un autre orchestre
Et peut-être c’est l’un de nous qui viendra t’applaudir à tue-tête.

Mais s’te plaît va pas dire Beuzec par-ci Beuzec par-là
Sans savoir que tous nos cœurs vibrent ensemble à ces mots-là
J’ai pas envie de recevoir ni mépris ni admiration
Juste des regards nouveaux prêts à tout quand je sors de ma maison.

En même temps j’veux pas mettre mon feu dans un vase
Alors s’te plaît crois pas qu’j’t’aime pas
Si y’a des fois j’te souris pas
Si y’a des fois où j’te parle pas
Si y’a des fois j’te dis que j’suis pas du tout d’accord avec toi.
Y’a un gars, s’appelle Lanza, il a écrit
« Si ton ami t’dit pas qu’tu pues d’la gueule c’est qu’c’est pas ton ami ».


Ici pendant sept ans la vie nous a pétris
J’peux t’dire qu’on en a vu
De grosses engueulades et de bonnes rigolades
Des soirées n’importe quoi,
Des silences éclatants de joie,
Des départs qui froissent le cœur à chaque fois qu’on y repense.

Après tout ça de temps en temps y’a b’soin d’laisser r’poser la pâte
Quelquefois je viens aux fêtes avec pas la même hâte
Ou bien une joie nouvelle émerge, une joie plus pure et plus discrète
Que seuls peuvent partager ceux qui vraiment se connectent.




Pendant sept ans j’peux t’dire qu’des gens on en a vu défiler
Des qui trouvent tout beau, des qui râlent tout l’temps, des qui n’ont qu’une hâte c’est d’se barrer
Et puis y’en a parmi ceux-là qui sont restés, s’sont installés
C’était tellement évident comme dans l’amour quand tu sais plus quel jour ça a commencé.

Alors toi tu verras bien quelle s’ra ta route en v’nant ici
Des « j’pars demain » qui s’éternisent
Des « j’reste toujours » qui déguerpissent à la première crise
Mais s’te plaît quand tu parles d’ici de retour à la maison
Sache que nos âmes ne sont qu’une, qu’a chaque parole que tu dis on vibre
Et qu’tu dessines par tous tes mots ce qu’ensemble nous devenons.


Maintenant une troisième vague arrive
Se r’mettent à jouer, se r’mettent à croire
Qu’ici tout peut arriver, ceux-là ils vont nous en faire voir.
Y’en a même qu’ont déjà bâti leur maison,
Cette fois-ci tous sur l’terrain d’l’association.
Ça c’est nouveau parce qu’avant,
Pour nous d’vivre tous ici il n’en était pas question.
Mais maintenant avec eux on s’en sent cap,
J’pourrais même dire qu’on en a b’soin,
Parce qu’entre nous on a passé un cap
Et que ce lieu, autant qu’nos liens, il faut qu’on en prenne soin.


Et toutes ces vagues y’en a qu’arrivent y’en a qui partent
Quand elles s’éloignent c’est comme des ondes qui se propagent
Qui créent une autre clairière ailleurs chaque fois qu’on veut tourner la page.
Ptètr qu’un jour toutes ces clairières vont à nouveau s’donner la main
Qu’les amitiés pas claires hier feront les alliés de demain
Avec une identité claire et le destin entre les mains
Et que sur la planète entière se f’ra la chaîne des humains.


Je sens que ma chanson se termine là
Et je vois que je t’ai encore rien dit
De l’histoire de Beuzec, notre histoire
Allez… c’est toi qui l’écris.
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Communauté_Beuzec
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